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Un projet sur l’origine des sons contrôlés chez l’enfant

 

Nous naissons héritiers d’un amas d’organes que nous ne connaissons pas. Sitôt sortis  de la chambre d’écho maternelle, il y a d’abord le cri :  réponse immédiate du choc entre le souffle et l’air du  dehors. Il y aura ensuite la lente articulation de cette mécanique au fond de la gorge, par laquelle le cri initial se module pour devenir la voix de la faim, de la soif, des malaises. Babils, détresses respiratoires, jouissance des sons : petit à petit, les actions de la glotte, du larynx, du palais et des lèvres s’organisent autour du système des phonèmes, au fil de la complexification des émotions et des pensées à exprimer. 

On en vient à croire coïncider avec ce pouvoir magique de faire vibrer l’air autour de nous; que cette voix dont nous maîtrisons les inflexions, l’intensité et le débit est une projection spontanée de ce que nous sommes.
Et pourtant : surviennent les attaques de toux, les sanglots, le hoquet, la surprise d’une fausse note, 
l’irrésistibilité d’un étouffement. Des années après  notre naissance, la voix retrouve son étrange altérité, 
le son se décolle de son sens pour redevenir le produit immaîtrisable des rouages de la chair. 



Installation. Dessins à l’encre, aux crayons, à l’aquarelle et aux pastels ; piste stéréophonique ; projection vidéo ; livre. 4 minutes, 2023. 

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