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Les rayons du soleil nous parviennent au présent, mais sont émis depuis une distance incommensurable. De la même façon, les dessins d’enfants, bien que parfaitement visibles, semblent figurer un monde lointain, où les objets baignent dans une autre lumière. Ces dessins ne rendent pas le monde de l’enfance immédiatement présent : il faut, pour ainsi dire, les faire apparaître, dans un procédé de remémoration que l’on peut imaginer comme le franchissement d’une distance immense, cosmique.

Le livre « Mes soleils » rassemble des cyanotypes de soleils dessinés lorsque j’étais enfant. Restitués au statut de frêles apparitions, les soleils sont révélés dans une expérience scientifique, dont les variables – ensoleillement, date, temps d’exposition – sont cousues sur les pages. Le soleil réel – émettant des rayons UV à des millions de kilomètres – rencontre les soleils naïvement dessinés : le lointain des souvenirs prend une connotation astronomique.

Inspiré de cette expérience, « Combien d’années-lumière nous séparent de notre enfance? » tient lieu de manuel poétique pour la recherche de voies d’accès vers le passé. Illustrant cette méthode, les eaux-fortes dégagent un champ métaphorique autour de phénomènes comme les trous noirs ou les champs gravitationnels. Les souvenirs d’enfance deviennent une façon de jouer avec le savoir, empreignant de liberté notre compréhension du temps qui passe et révélant la part d’imaginaire de la science.

Combien d’années-lumière nous séparent de notre enfance?, Impressions en eau forte sur papier japonais marouflées sur plâtre, base en bois avec cyanotypes, 2024. 

Mes soleils, cyanotypes, boutons, 2024. 

Exposé à la galerie arprim (Montréal), dans le cadre de l'exposition Première impression, rassemblant les finalistes du prix Albert-Dumouchel pour la relève en arts imprimés. 

Un projet satellite du S4DP+

© 2023 Mathilde Bois

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