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LES
IMAGIERS
DE LA MATIÈRE

Une exposition présentée dans le cadre de MANIF 10 - La biennale de Québec

 

Avec Rosalie Gamache, Sébastien Gaudette, Marie-Claude Lacroix, Olivier Moisan Dufour et Alexandre Pépin


Commissariat : Mathilde Bois

4 au 10 mars 2022

Galerie Le 36 (36 rue Couillard, Québec)

Ouvert de 12h à 18h

Présence des artistes et de la commissaire : 4 mars, 16h à 19h

Une même procédure : construire des objets, les mettre en scène puis les peindre ou les dessiner avec une exactitude égale à la part laissée à l’aléatoire dans leur création. Rosalie Gamache laisse du plâtre dégouliner et se figer sur des bibelots et autres objets du quotidien ; Olivier Moisan Dufour construit des assemblages improbables en bois de palette. Marie-Claude Lacroix conçoit de petits théâtres où se rencontrent sous haute tension des matériaux de construction. Alexandre Pépin modèle des objets informes en plasticine et les dispose sur un plan imaginaire comme on liste un inventaire. L’opération de départ de Sébastien Gaudette est plus lapidaire : froisser des feuilles de papier.

 

Tous ces assemblages, fruits du hasard et du jeu, se retrouvent fixés en des images lisses qui les métamorphosent, précisément parce que la matière dont ils sont faits - celle du plâtre figé dans son écoulement, du papier froissé, des planches de bois usées, de la viscosité et du tranchant des matériaux de construction ou de la ductilité de la pâte à modeler et de l’argile - est parfaitement figurée. Si les techniques illusionnistes ont pour fin de rendre invisible la surface du tableau et la matérialité des pigments, qui disparaissent dans la fonction de figurer quelque chose, la démarche singulière de ces artistes a pour résultat que la matière se retrouve de l’autre côté de la toile, comme objet de représentation : la peinture cherche à se faire à l’image de quelque chose qui lui ressemble, quelque chose d’éminemment indéterminé, à savoir la texture, la concrétude des objets.

 

Figuration minutieuse de l’indistinct, aseptisation de l’informe : tout l’intérêt de ces pratiques est de nous confronter à une ressemblance parfaite, héritière du perfectionnement introduit par des siècles de tradition picturale, mais paradoxalement ressemblante à rien de reconnaissable, une ressemblance qui offre moins la possibilité d’identifier ce qui apparaît qu’elle nous livre à un troublant effet de présence, à un flottement.

MATHILDE BOIS

Titulaire d’un baccalauréat en histoire de l’art et d’un baccalauréat en philosophie, Mathilde Bois a complété en 2020 une maîtrise en philosophie sur la conscience d’image chez Edmund Husserl. Elle poursuit désormais ses recherches en phénoménologie comme collaboratrice scientifique à l’Institut für Transzendentalphilosophie und Phänomenologie, à Wuppertal en Allemagne. Lauréate en 2018 du concours Jeunes critiques de la revue Esse, elle a également publié quelques textes et essais sur l’art contemporain pour des revues et des institutions culturelles québécoises. Elle poursuit également une pratique artistique dans laquelle elle se penche sur les phénomènes de l’anonymat et de la chair. 

ROSALIE GAMACHE

Après une année d’études à la Florence Classical Art Academy, Rosalie Gamache a obtenu en 2018 un baccalauréat en arts visuels et médiatiques à l’Université Laval tout en œuvrant comme portraitiste et en enseignant à l’Académie des beaux-arts de Québec dont elle est la directrice adjointe. Puisant à la tradition des beaux-arts, son travail est consacré à l’exploration des possibilités offertes par les techniques picturales de la tradition réaliste, dans une démarche marquée par une réactualisation des genres classiques du portrait et de la nature morte ainsi que par un intérêt pour les thèmes de l’opacité et de l’illusion

SÉBASTIEN GAUDETTE

En 2015, Sébastien Gaudette achevait un baccalauréat en arts visuels et médiatiques de l’Université du Québec à Montréal. Depuis, ses œuvres ont régulièrement fait l’objet d’expositions individuelles au Québec et ont été acquises par quelques institutions culturelles, dont le Musée d’art contemporain de Montréal. Il a également été invité à présenter son travail à l’occasion de foires internationales et d’encans muséaux. Animé par une réflexion sur les propriétés du support et de l’image imprimée, le travail de Gaudette gravite autour des gestes de plier et de froisser le papier, auxquels s’est ajouté récemment un travail d’écriture.

MARIE-CLAUDE LACROIX

Marie-Claude Lacroix est candidate à la maîtrise en beaux-arts de l’Université Concordia. Se consacrant au médium de la peinture à l’huile, l’artiste s’intéresse au cloisonnement, au contrôle, à l’ambiguïté et à la psychologie. Ses œuvres sont conçues à partir de micro-sculptures mises en scène dans des maquettes et ensuite transformées en images par la captation photographique. Récipiendaire de la bourse Elizabeth Greenshields et de la bourse Dale and Nick Tedeschi Studio Arts Fellowship, Marie-Claude Lacroix a participé à plusieurs expositions de groupe. Son corpus artistique a fait l’objet de deux expositions solos récentes, à la galerie AVE en 2019 et chez Never Apart en 2020.

OLIVIER MOISAN DUFOUR

Olivier Moisan Dufour détient un baccalauréat (2017) et une maîtrise (2019) en arts visuels de l’École d’art de l’Université Laval. Sa recherche se déploie dans un aller-retour entre la sculpture et la peinture marqué par un recours au bois recyclé qu’il assemble en amoncellements construits de façon intuitive. Depuis 2005, il a participé à des expositions collectives tant au Québec et en Amérique centrale qu’en Europe, et a présenté son travail à l’occasion de plusieurs expositions individuelles, dont Idée d’objet à la Galerie des arts visuels de l’Université Laval en 2019. Inscrit dans sa communauté, Olivier Moisan Dufour a également contribué à plusieurs événements en art public.

ALEXANDRE PÉPIN

Titulaire d’un baccalauréat en Studio Arts de l’Université Concordia à Montréal (2016), Alexandre Pépin est actuellement candidat à la maîtrise en arts visuels (MFA Studio Arts) à l’Université du Texas à Austin. Versant à la fois dans l’abstraction, dans le genre de la vanité et dans la peinture en plein air, il investit le médium de la peinture à l’huile pour représenter différents états de la matière organique, animé par un intérêt pour l’existence incarnée et le thème de l’impermanence. Récipiendaire de plusieurs bourses, dont celle de la Fondation Elizabeth Greenshields en 2019, il a participé à des expositions collectives au Canada et aux Etats-Unis.

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Cette exposition s'accompagne d'un catalogue édité par LA CHAMBRE BLANCHE et financé par Première Ovation.

Une autre mouture de ce projet d'exposition a été présentée à la Galerie Cache Studio à Montréal, à l'automne 2021. 

Contact : mathilde.bois@outlook.fr

Communiqué de presse

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